« On voit mourir toute chose animée,Lorsque du corps l’âme subtile part.Je suis le corps, toi la meilleure part:Où es-tu donc, ô âme bien aimée ?
Ne me laissez par si longtemps pâmée,Pour me sauver après viendrais trop tard.Las, ne mets point ton corps en ce hasard :Rends lui sa part et moitié estimée.
Mais fais, Ami, que ne soit dangereuseCette rencontre et revue amoureuse,L’accompagnant, non de sévérité,
Non de rigueur : mais de grâce amiable,Qui doucement me rende ta beauté,Jadis cruelle, à présent favorable. »
Sonnet VII – Louise Labé